Les scénaristes en littérature

Suite à un bon conseil donné par un auditeur du podcast Y’a plus de papier ! (podcast que je recommande fortement au passage), j’ai terminé cette semaine la lecture de Mon chien Stupide de John Fante.

L’histoire d’un chien énorme et obsédé sexuel, qui débarque une nuit dans le jardin d’un scénariste américain et remet en question une vie de famille déjà bien compliquée.
L’occasion de repêcher dans ma bibliothèque quelques romans qui mettent en scène des scénaristes.

Mon chien Stupide de John Fante

Mon chien stupide de John Fante

« Écrire des scénarios était plus facile et rapportait plus de fric ; il me suffisait de torcher une sorte de schéma unidimensionnel, de faire tout le temps bouger mes personnages. La formule de base était toujours la même : de la bagarre et du cul. Quand c’était terminé, vous donniez ça à d’autres gens qui bousillaient votre travail pour essayer d’en faire un film. »

Karoo de Steve Tesish

Si vous êtes un habitué des grandes enseignes de librairies, vous n’avez pas pu passer à côté de cette couverture aux couleurs de Noël, qui est longtemps restée en tête de rayons. Le ton est proche de Mon chien Stupide, et les personnages principaux des deux romans se ressemblent étrangement – une vie de famille décousue, une crise de la cinquantaine… Même si le héros de Karoo est avant tout script doctor.

« De temps en temps, très rarement bien sûr, on me donne à retravailler un script qui n’a aucun besoin d’être retravaillé. Qui est très bien comme il est. Qui n’attend plus qu’à devenir un film. Mais les huiles du studio, ou bien les producteurs, ou les stars, ou les metteurs en scène, ont une autre idée sur la question. Je me trouve alors face à un dilemme moral. Si je suis capable de me retrouver face à un dilemme moral, c’est parce que j’ai en moi cette petite voix nommée l’homme moral, et l’homme moral qui est en moi veut se battre pour ce qui est juste. Il veut défendre ce script qui n’a aucunement besoin d’être retravaillé, ou, du moins, il veut refuser d’être personnellement impliqué de quelque façon que ce soit dans son éviscération.
Mais il ne fait ni l’un ni l’autre. »

Saga de Tonino Benacquista

Une plongée dans une writing room française. Quatre scénaristes travaillent à l’écriture d’une série diffusée à des horaires impossibles. Persuadés que personne ne regardera le feuilleton, ils s’autorisent tout. Là aussi, le ton est drôle et féroce.

« Depuis que nous avons adopté sa « créature », Mathilde veut à tout prix nous caser une histoire de princesse perdue qu’on recueille mais qu’on croit morte, qui ne l’est pas vraiment, tout en l’étant un peu, quoique, on ne sait jamais, etc. Notre adorable collègue regarde Jérôme avec ses yeux de biche :
— J’ai oublié ce terme scénaristique… ce petit truc qui captive à la fin de l’épisode et qui vous oblige à attendre le suivant.
— Le cliffhanger.
— Exactement ! J’ai besoin d’un cliffhanger. »

Le professeur de scénario de Luc Dellisse

Toujours sur ma liste de lecture. Luc Dellisse est aussi l’auteur du manuel d’écriture L’invention du scénario, Créer et structurer son récit.

Image de couverture : le scénariste Charles Brackett et le réalisateur Billy Wilder au travail.

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